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Publish date: 2023-05-22 06:19:14
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Les sénateurs se montrent un peu plus optimistes en ce printemps qu’ils ne l’étaient cet automne à propos des Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Tout particulièrement en ce qui concerne l’équilibre budgétaire de Paris 2024, le Comité d’organisation, l’une des deux structures mises en place (avec la Solideo, pour la partie construction) en vue de l’organisation de l’événement. « « Il ne devrait pas y avoir trop de mauvaises surprises », fait valoir Claude Kern (Union centriste). Le propos du corapporteur (avec le socialiste David Assouline) de la mission d’information sur les JOP, créée à l’automne 2022 par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, englobe aussi la réalisation des infrastructures olympiques.
« Le travail qui a été réalisé [par Paris 2024] pour maîtriser les dépenses et accroître les recettes mérite d’être salué, car il a permis d’éviter le pire des scénarios, à savoir un déficit des Jeux qui aurait dû, in fine, être pris en charge par le contribuable », ajoute M. Kern qui a présenté, le 17 mai, une première communication d’étape des travaux de la mission d’information.
En décembre 2022, Paris 2024, confronté à un manque de financement de l’ordre de 400 millions d’euros du fait d’une hausse de ses dépenses prévisionnelles (impact de l’inflation, mais aussi sous-évaluation du montant de la dépense ou omission de certains postes de dépense) avait adopté un certain nombre de mesures pour rééquilibrer ses comptes. A cette occasion, l’État et les collectivités territoriales directement concernées par les JOP avaient apporté respectivement 70 millions et 41 millions d’euros supplémentaires.
« Incertitudes » sur les transferts de charges à l’Etat
Pour autant, les sénateurs n’en sont pas au point de se dire totalement rassurés. M. Kern évoque ainsi « encore quelques incertitudes », citant la Cour des comptes, qui, dans un rapport sur l’organisation des JOP, publié en janvier, évoquait « certaines dépenses “en apesanteur” ». En particulier celles relatives aux « nombreux transferts de charges qui sont opérés en matière de transports et de sécurité ».
Dans ces deux domaines, un certain nombre de prestations devront en effet être assurées par l’Etat et il reviendra, théoriquement, à Paris 2024 d’assumer une partie de la charge financière. « L’adjoint de la maire de Paris en charge des Jeux a considéré que la ville serait en mesure, début 2024, de chiffrer le coût supplémentaire induit par les Jeux en matière de sécurité et de propreté du fait, en particulier, de la nécessité de maintenir le service pendant la période estivale », a par exemple expliqué M. Kern.
« Le travail de maîtrise des coûts exige aujourd’hui que toutes les dépenses soient bien identifiées site par site en tenant compte des transferts de charges », considère le sénateur, tout en insistant sur le fait qu’il est « indispensable » que le Comité d’organisation des Jeux « assume l’entièreté de la charge financière des moyens publics qui devraient être mobilisés dans le périmètre qui relève de sa responsabilité ».
La Cour des comptes, qui, dans son rapport publié en janvier, n’avait pas eu le temps d’expertiser la réévaluation budgétaire de Paris 2024 présentée en décembre, devrait remettre un rapport en juin. Et donc confirmer, ou pas, la réalité de l’équilibre budgétaire qui est officiellement visé.
Billetterie : « La hausse des prix était probablement inévitable pour préserver l’équilibre du budget »
Dans leur communication d’étape sur le suivi des Jeux olympiques et paralympiques, les sénateurs Claude Kern et David Assouline rappellent que la hausse des prix des billets a été l’un des choix opérés, en décembre 2022, par Paris 2024 pour préserver l’équilibre de son budget. Ils considèrent que celle-ci « était probablement inévitable pour financer les Jeux et préserver l’équilibre du budget ». Pour autant, ils ajoutent : « Nous notons avec regret que l’objectif d’avoir des Jeux populaires ne sera pas atteint. »