Author:
Publish date: 2023-05-23 15:30:10
www.lemonde.fr
Read all

Au Qatar, la climatisation des stades avait valu au Mondial de football le qualificatif peu flatteur de « climaticide ». Pour les Jeux olympiques et paralympiques à Paris, c’est son absence qui fait polémique, car elle n’est pas prévue au village des athlètes. Certaines fédérations s’en sont émues, inquiètes de la perspective d’un été caniculaire en 2024. Les JO sont programmés du 26 juillet au 11 août, une période propice aux vagues de chaleur. Des délégations auraient même menacé de bouder le village, prévu pour accueillir près de 15 000 athlètes et leurs accompagnants.
Face à ce début de bronca, le Comité d’organisation des Jeux propose aux délégations de leur laisser la possibilité d’installer à leur charge un système de refroidissement complémentaire. Mais pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, pas question de flancher. « J’ai beaucoup de respect pour le confort des athlètes, mais je pense beaucoup plus à la survie de l’humanité », assène l’élue socialiste, convaincue que les athlètes seront « très bien » quand ils auront découvert les vertus de la « climatisation naturelle ».
Le village des athlètes s’étend sur trois sites, à proximité de la Seine, entre Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Ile-Saint-Denis, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Il a été conçu et pensé comme un nouvel écoquartier qui proposera logements, bureaux et commerces en 2025. Ses promoteurs rappellent que les bâtiments ont été construits selon les meilleures normes environnementales, en privilégiant des matériaux biosourcés et faiblement émetteurs en gaz à effet de serre, comme le bois. Une stratégie qui vise à réduire l’empreinte carbone de 30 % par rapport à des constructions classiques.
Durable, le village sera-t-il pour autant vivable en cas de pics de chaleur ? Mme Hidalgo, qui préside la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), assure qu’il a été conçu pour faire face au climat de 2050. Solideo met en avant le respect des principes de l’architecture dite « bioclimatique », qui prend en compte la course du Soleil ou les vents pour atténuer les effets « îlots de chaleur ».
Les appartements sont traversants et les immeubles érigés en « plots » : ils ne sont pas collés les uns aux autres, mais entrecoupés d’espaces végétalisés pour permettre au vent de circuler entre les édifices et de se rafraîchir au contact de la Seine pour créer une sorte de « climatiseur végétal et urbain ». Par ailleurs, le nouveau quartier sera raccordé au réseau de froid urbain alimenté par géothermie afin de « rafraîchir les chambres le plus naturellement possible », ajoute Lambis Konstantinidis, directeur de la planification et de la coordination de Paris 2024.
Il vous reste 60.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.