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Publish date: 2023-05-20 09:00:11
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Plus de deux mois que le rapport définitif de la mission de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) relative au pilotage de la Fédération française de football (FFF) a été rendu public. Ce rapport est accablant pour l’ensemble de la gouvernance fédérale jugée « défaillante », le fonctionnement du comité exécutif (comex, l’organe de décision de la FFF) est particulièrement dénoncé et « illustre une faiblesse d’exercice démocratique ».
Depuis 2011, seule la quarantaine de clubs professionnels ainsi que des grands électeurs votent directement tous les quatre ans pour les élections de la FFF, alors que les 19 000 clubs amateurs actifs à l’époque ont été exclus du système.
Passant de 19 000 structures en 2011 à 12 000 en 2023, la FFF a vu disparaître 7 000 clubs amateurs !
Ainsi, depuis douze ans, sans dialogue ni confiance, la FFF s’est totalement coupée des réalités et des attentes des dirigeants du football amateur. Ces passionnés assument bénévolement des missions de service public, pour continuer à faire vivre des structures qui participent à la cohésion sociale et à l’équilibre des territoires.
Opacité
Or, plutôt que de mettre en œuvre les préconisations du rapport de l’IGESR pour renforcer la démocratie et appliquer l’esprit de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France, les clubs sont tenus éloignés des discussions sur la future gouvernance de la FFF et l’opacité règne autour du groupe de travail consacré aux modalités de la prochaine assemblée élective du comex.
Ces méthodes confirment les faiblesses et les défaillances de ce comité exécutif, dans l’incapacité de rétablir une gouvernance apaisée, clairvoyante et équilibrée entre le monde professionnel et le monde amateur. Le football français est à un carrefour de son histoire. Son modèle est à bout de souffle, comme ses clubs, et la gestion chaotique de la FFF n’offre malheureusement ni perspectives à nos licenciés ni espoir à nos bénévoles.
C’est pourquoi, dans l’intérêt supérieur du football français, il est plus que temps d’insuffler une nouvelle dynamique démocratique, demandée par l’Association française de football amateur (AFFA) depuis plus de douze ans et enfin imposée par le législateur, depuis la loi du 2 mars 2022.
En effet, trois éléments essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie au sein du football sont en crise, depuis de nombreuses années : la dimension représentative, la confiance liant les gouvernants et les gouvernés, la légitimité des décisions prises en haut pour s’appliquer en bas.
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