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Publish date: 2023-03-18 02:00:19
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Le dernier week-end de Benjamin Morel à la tête du Tournoi des six nations promet des étincelles. Si le XV de France conserve d’infimes chances de s’adjuger un second sacre d’affilée, un an après celui de 2022, l’Irlande a toutes les cartes en main pour décrocher, samedi 18 mars, à l’issue de son match face à l’Angleterre, le quatrième grand chelem de son histoire ; qui plus est le premier à Dublin – ce qui promet de prolonger les festivités arrosées de la Saint-Patrick. Un résultat qui comblerait le partenaire-titre de la compétition, un célébrissime brasseur de stout originaire de la verte Erin. Bref, de quoi offrir quoi qu’il arrive à Benjamin Morel une sortie en beauté : « Il faut s’attendre à l’inattendu », professait le Français en amont du Tournoi.
A 49 ans, Benjamin Morel – ses longues années dans le sport anglo-saxon lui font répondre indistinctement à Ben comme à Benjamin – n’est pas le plus connu des dirigeants du sport. Directeur général des Six Nations depuis 2018, il va quitter son poste dès la fin du Tournoi pour rejoindre la Ligue de football professionnel (LFP) française. En cinq ans de mandat, il s’est attaché à dépoussiérer une compétition centenaire et a connu son lot de « situations inattendues », comme il expliquait au Monde avant l’ouverture de cette édition 2023.
Des « situations inattendues » parfois loin des terrains. Comme cette année 2020 où, à l’instar de tous les organisateurs de compétitions sportives, il a dû s’adapter à la pandémie de Covid-19, venue tout interrompre soudainement – les Bleus par exemple venaient de perdre en Ecosse, et ils s’apprêtaient à recevoir l’Irlande.
« Jamais je n’aurais pu imaginer que l’on conclurait le Tournoi 2020 en octobre, ou que l’on disputerait l’édition 2021 sans public, souffle celui qui a fait ses classes à l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP). Il y a eu beaucoup d’inattendus, comme cette pandémie, mais on a pu apporter un vrai changement, en centralisant beaucoup d’intérêts, ce qui n’a pas été simple avec des nations à ce point rivales sur le terrain. »
Renouveler l’audience
Débarqué dans le monde du ballon ovale en provenance de la balle orange, Benjamin Morel a longtemps occupé le poste de directeur général pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient de la National Basketball Association (NBA). Et passer du paroxysme du sport « à l’américaine » – une ligue fermée ayant mis bien avant les autres l’accent sur le spectacle – à une compétition séculaire, ancrée dans ses traditions, n’a pas été aisé. « Ce sont deux mondes diamétralement opposés. Au rugby, on gère quinze matchs par an, diffusés sur des chaînes publiques, et le Tournoi a une valeur culturelle et sociale, au-delà du simple jeu », reconnaît l’intéressé.
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